terre à terre

Cassage de mythe... la bille en terre n'est pas forcément en "terre", comme pourraient l'entendre des amis potiers. L'abandon des matières comme l'argile et la glaise pour fabriquer des billes de jeux se fait au milieu du 20e siècle :
La première et la seconde guerre mondiale n'ont pas fait s'arranger le cours du prix du charbon et du coke industriel pour de petites manufactures, les coûts devinrent vite prohibitifs pour alimenter quelques fours. Une partie des usines à billes ne supporta pas le surcoût et ferma, les autres décidèrent de changer les matières pour pouvoir les faire sécher à l'air libre.


Les billes en terre, comment allons-nous les reconnaitre ?
billes en terre cuite
 Les billes en terre cuite sont teintées dans la masse dans les dernières phases de fabrication avec des pigments naturels ou des colorants industriels comme la poudre d'aniline. C'est pour cela que l'on retrouve peu de couleurs pour ce type de billes (rouge cochenille, brun, bleu, vert...). Une surface mate et une porosité élevée sont d'autres indicateurs. Elles ont été cuites à basse température (600-700°C). Certaines fabriques comme celle de J-Pierron (1912-Ménucourt) arrondissent des cubes de glaise humide, les fabriques Barral  (1928-Drôme) turbinent autour d'un grain de sable de la poudre sèche.






benningtons
bille chinoise
Les billes en céramique ou en porcelaine ancienne se reconnaissent grâce à l'argile blanche utilisée, et sont cuitent à haute température (1200°C); Décorées avec des émaux de différentes couleurs.
Les billes chinoises sont décorées au pinceau avec des encres bleues, rouges, vertes et noires en grande majorité.
On retrouve les traces de cuisson en four sur une bille anglaise appelé "bennigtons"




Les billes en ciment :
coupe de bille en ciment Barral

billes en ciment brutes et polies
Exclusivité française (suivant mes sources), les billes en ciment sont turbinées à partir d'un noyau d'argile dans des "turbines" ou "coucourdes". Cette technique est d'abord utilisée pour la fabrication de la bille en terre cuite. Un mélange de chaux et de ciment remplacera l'argile à partir de 1935 (pour la fabrique Barral). Ces billes sont appelées "simili-pierre". L'idée était d'obtenir des billes avec un rendu "pierre" grâce à un principe de fabrication simple avec un meilleur rendement que pour la bille usinée. Le séchage de 3 semaines était effectué en trémies, puis en tonneaux de 150kg (~30 000 unités). Après séchage complet, elles étaient polies et peintes par lots.
billes en ciment, peintes - époque Barral
Les billes étaient à l'origine limitées à 5 couleurs. La technologie évoluant, elle permit l’utilisation de pigments artificiels pour avoir un plus grand panel de couleurs.
La fabrique J-Pierron encollait 2 demi-sphères en ciment moulé dans des coupelles métalliques à partir de 1955, mais des difficultés d'optimisation de la production furent la cause de sa fermeture en 1967.









Photos : Rémy Salon et association "L'Usine à Billes"
Sources :  Fabrique J-Pierron : Monsieur Maurice Bruant
              Fabrique Barral : Famille Guilhot, Rémy Salon

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